Le Congo aux Jeux olympiques de Paris : entre histoire et espoir

Article : Le Congo aux Jeux olympiques de Paris : entre histoire et espoir
Crédit: © AFP - JONATHAN NACKSTRAND
27 juillet 2024

Le Congo aux Jeux olympiques de Paris : entre histoire et espoir

Pour la quatorzième fois de son histoire, la République du Congo est présente aux Jeux olympiques. Cette année, à Paris, le Congo est représenté par quatre athlètes de différentes disciplines, dont le 100 mètres avec Natacha Ngoye Akamabe. Cette discipline me rappelle particulièrement une histoire que j’ai vécue dans mon enfance.

Les jeux des ONSSU, nos mini-JO

Il y a quelques années, lorsque j’étais encore au collège, dans mon pays, les écoles s’affrontaient entre elles dans différentes disciplines sportives. Pour nous qui avions grandi au village, dans les districts de chaque département, on organisait des compétitions de présélection. Les meilleurs athlètes et les meilleures équipes sélectionnés partaient alors s’affronter dans le chef-lieu de chaque département. On appelait cela les jeux des ONSSU (Office National des Sports Scolaires et Universitaires). C’était une époque magnifique car les talents locaux étaient découverts et propulsés. Tous les habitants se levaient pour soutenir les leurs.

Une fois, alors que j’étais en classe de cinquième, je faisais partie de la délégation de mon école qui devait représenter notre établissement aux Jeux des ONSSU à Kinkala, le chef-lieu du département du Pool. À ce moment-là, je faisais partie de l’équipe de handball. Dans la délégation, il y avait une équipe de football, une équipe de handball, une équipe de lancer de poids et une équipe de coureurs.

Entre déception et fierté

Notre équipe de handball était jeune et inexpérimentée. Nous découvrions ce sport cette même année. Comprenez donc que nous avions été battus comme des enfants. Je préfère vous épargner les résultats catastrophiques que nous avions enregistrés. Notre équipe de handball et celle de football furent éliminées sans aller loin. Nos camarades du côté du lancer de poids ont essayé de faire quelque chose, mais en vain.

Crédit photo : Pexels

De l’autre côté, il nous restait une personne. Celle-ci était notre seul espoir de repartir chez nous avec un trophée à ce moment-là. C’était la meilleure et la plus rapide de tous. Elle battait même les hommes sur une piste de 100 mètres. C’était une fille forte et rapide ; on la surnommait TIEYIS.

Quand son tour est arrivé, toute la délégation et tous ceux qui nous soutenaient se sont mis à l’encourager. Dès que le coup de départ s’est fait entendre, nous n’avons pas compris comment elle avait laissé derrière elle toutes les autres coureuses aussi vite. C’était fait, elle nous avait sauvés. Grâce à elle, nous sommes rentrés avec un trophée à l’école. Malheureusement, elle n’est pas allée bien loin avec ce sport par manque de soutien. Les années suivantes, on n’entendait même plus parler de ces jeux. Les talents locaux qui naissaient sont très vite retombés dans l’ombre et l’oubli.

Les espoirs congolais

Voilà donc à qui Natacha me fait penser. Je ne souhaite pas que Freddy Mayala et Vanessa Bobembo, nos athlètes en natation, ou Saheed Idowu, pour le tennis de table, perdent. Je prie et je souhaite que tout le monde puisse donner le meilleur. Toute la nation est derrière eux et attend que la délégation ne revienne pas les mains vides.

Crédit photo : Pexels

Par la même occasion, après cet événement, nous espérons retrouver ces jeux grâce auxquels des talents locaux étaient découverts pour redonner une nouvelle image sportive à notre pays dans toutes les disciplines. Surtout pour le football qui, malheureusement, fait honte aux Congolais.

Vive les Jeux Olympiques de Paris, vive le Congo.

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