Et si le combat féministe n’était pas un combat africain?

Article : Et si le combat féministe n’était pas un combat africain?
Crédit: Illustration-dessin: Prince-ley
31 août 2024

Et si le combat féministe n’était pas un combat africain?

Dans la plupart des pays d’Afrique, souvent, les gens se lancent dans des combats qui ne sont pas les leurs. Dans cette ère de reconquête culturelle, beaucoup de gens oublient que chaque peuple a ses propres réalités et ses propres combats. Très souvent, nous nous battons et nous nous engageons dans une guerre qui n’est pas la nôtre. On se lance juste parce que ça a été décidé depuis le plus haut niveau, sans se souvenir de nos vraies valeurs africaines. Parmi toutes ces incongruités, la question que je me pose est la suivante : le combat féministe est-il un combat africain ? Peut-être oui, peut-être non. Je vous invite à lire ce que j’en pense et je vous prie de me dire en commentaire ce que vous en pensez.

Qu’est-ce que l’histoire nous apprend?

Lorsque j’ai commencé à m’intéresser à l’histoire africaine, j’ai entendu une personne dire ceci : chez nous, les femmes ont toujours été valorisées, surtout avant l’arrivée des colons. Pendant que les femmes n’avaient pas le droit de vote aux États-Unis, en Afrique, il y avait déjà des femmes engagées. Certaines étaient même à la tête des royaumes.

En effet, entre 1583 et 1663, la reine Nzinga régnait sur le Ndongo et le Matamba, situés dans l’actuelle Angola. Elle a mené des guerres pour défendre son royaume et s’est alliée aux Hollandais pour résister aux Portugais. Aujourd’hui, elle est considérée comme l’une des figures les plus emblématiques de la résistance africaine contre la colonisation portugaise.

Également, entre 1684 et 1706, dans le royaume Kongo, Kimpa Vita, connue sous le nom de Dona Beatriz, était une prophétesse. Elle était aussi une leader spirituelle du royaume Kongo, qui couvrait des parties de l’actuelle République démocratique du Congo, de l’Angola et du Congo-Brazzaville.

Kimpa Vita a mené un mouvement religieux et politique appelé le mouvement antonianiste. Ce mouvement prônait un retour aux valeurs traditionnelles africaines et une réinterprétation du christianisme selon la culture Kongo. Elle s’est opposée à la domination coloniale et à la traite des esclaves. Malheureusement, cela lui a valu d’être persécutée par les autorités coloniales et finalement exécutée. Beaucoup de gens l’ignorent encore aujourd’hui parce qu’ils ont tout simplement choisi de la considérer comme une femme qui a voulu combattre le christianisme. Combien de Chrétien Congolais connaissent son histoire ? On ne veut même pas en entendre parler.

Il n’y a rien de nouveau sous le soleil

Personnellement, je me suis toujours dit qu’il est normal de voir les femmes de chez nous s’engager. Elles ont cela dans le sang. Je pense que les femmes africaines n’ont pas besoin de demander une reconnaissance qu’elles ont toujours eue dans le passé. Elles doivent se lancer, et l’acceptation viendra naturellement. Nous respectons les femmes ambitieuses et respectables. Du moins, avant que l’on se mette à faire comme les autres peuples.

Photo d’illustration : pexels image-femme africaine

En Afrique, nous avons adopté d’autres cultures et d’autres histoires, oubliant et négligeant la nôtre. Aujourd’hui, le combat de cette reconquête culturelle est un devoir et une obligation. Nous avons besoin de racines solides si nous voulons tenir longtemps. Ce n’est qu’après cela que nous pourrons trouver des sujets liés à nos réalités. Nous devons aussi comprendre que tout dépend de l’ambition et de la volonté que nous manifestons. Nous devons nous dire que si Élisabeth Moreno l’a fait, nous aussi nous pouvons le faire.

Les nouvelles générations africaines, surtout les femmes, doivent comprendre qu’elles peuvent tout accomplir si leur combat est juste ou leur cause noble. Au lieu de toujours chercher des modèles ailleurs, il est peut-être temps de découvrir les figures de réussite locales pour s’en inspirer. De nombreuses femmes engagées font déjà des choses incroyables en Afrique en général et au Congo en particulier.

Devenez un modèle si vous n’en trouvez pas

Si vous cherchez un modèle de femme engagée dans notre pays le Congo, pourquoi ne pas découvrir Kriss Brochec ? Elle est entrepreneure sociale et digitale, experte en communication et en intelligence artificielle. Si vous voulez réaliser quelque chose d’impactant, je vous conseille de suivre Cindy Gamassa, entrepreneure numérique engagée et partisane dans l’insertion des jeunes (homme et femmes) dans le monde professionnel. Si la science vous intéresse, je vous parlerai de Francine Ntoumi et du Docteur Mamie Moanda née Etokabeka: deux personnes au parcours et actions incroyables.

En partant de ces exemples, je crois que le combat féministe est essentiel dans notre environnement. Beaucoup de jeunes femmes ne réalisent pas encore l’étendue de leur pouvoir et les opportunités qu’elles pourraient saisir en agissant. Cependant, il est important que les voies et moyens qui seront utilisés respectent nos valeurs. Si vous vous lancez dans l’entrepreneuriat ou la politique, n’oubliez pas que vous êtes avant tout une femme ou une mère.

N’oubliez surtout pas que vous êtes un(e) africain(e).

Étiquettes
Partagez

Commentaires