Brazzaville : une ombre oppressante de violence et de crime nous inquiète

Article : Brazzaville : une ombre oppressante de violence et de crime nous inquiète
Crédit: Getty Images
8 juin 2024

Brazzaville : une ombre oppressante de violence et de crime nous inquiète

À Brazzaville, la capitale de la République du Congo, les rues qui autrefois étaient vivantes et animées, sont désormais des terrains de peur, où chaque nuit qui tombe apporte son lot de dangers. Entre les bandits d’un côté, et les forces de l’ordre de l’autre, les habitants vivent dans la terreur, craignant pour leur sécurité et celle de leurs proches.

Chaque jour, les Congolais se demandent s’ils arriveront chez eux sains et saufs, surtout lorsqu’ils doivent rentrer tard pour une raison ou une autre. Depuis quelques semaines et voir des mois, sur les réseaux, des images circulent, dans lesquelles nous voyons combien la criminalité et l’insécurité prend de l’ampleur dans les rues de Brazzaville. Les jeunes se livrent aux violences, aux tueries, aux vols et autres délinquances. La police tente de trouver des solutions pour rétablir la sécurité dans la ville, mais il est déchirant de constater que dans cette quête de sécurité, la justice se perd en chemin.

En effet, nos forces de l’ordre, bien que déterminées à rétablir la paix, se trompent souvent de cible. Parfois, les jeunes hommes sont arrêtés non pour leurs actes, mais pour leur apparence. Ceux qui portent des locks, des cheveux longs ou des tatouages deviennent automatiquement suspects, à moins d’être reconnus comme artistes. C’est triste !

Ce profilage arbitraire ne fait qu’aggraver la situation, semant la méfiance et l’injustice. De gauche à droite, tout ce que l’on entend, c’est que les méthodes utilisées doivent être révisées, car bien que l’opération ne soit pas officielle, c’est un fait : beaucoup de jeunes ont été interpellés juste pour leur apparence.

Une violence qui ne dit son nom

Combien de parents devront encore se rendre dans des commissariats pour témoigner du fait que leurs enfants ne sont pas des bandits ? Nous devons nous rappeler que la véritable justice ne peut exister que dans le respect des droits de chacun. En arrêtant des innocents, nous ne faisons que renforcer le cycle de la peur et de la violence.

Chaque citoyen mérite d’être traité avec dignité, et chaque acte de répression injuste n’est qu’un pas de plus vers l’anarchie. Toutefois, il faudrait que le gouvernement communique là dessus. La population a le droit d’être au courant de ce qui se passe dans son pays. C’est tout ce que nous demandons.

Rien ne peut se construire dans la violence

Aux criminels qui sèment la terreur, espérant que ce message parvienne à leurs yeux ou à leurs oreilles, nous disons : assez ! La violence ne mène à rien d’autre qu’à la destruction de notre communauté. Vous nous privez de notre droit le plus fondamental qui est de vivre en sécurité. Pensez aux familles que vous déchirez et aux vies que vous brisez. Imaginez que l’on fasse du mal à l’un de vos parents proches. Que ressentiriez-vous ? Pourquoi donc faites-vous aux parents des autres ce que vous ne voudrez pas que l’on fasse aux vôtres ?

La paix ne peut revenir que si nous nous unissons contre la criminalité et choisissons de protéger notre prochain. Ce n’est pas aux autres de venir mettre de l’ordre dans notre maison. Mettons la colère de côté et cherchons un autre moyen plus diplomatique. Si vous voulez que l’on vous écoutent, parlez ! Ce n’est pas dans la violence que nous allons construire notre pays.

Dans la même logique, aux forces de l’ordre, nous disons : soyez justes. La sécurité de notre nation repose entre vos mains, mais elle ne peut être assurée par l’injustice. Travaillez avec discernement, avec empathie, et avec une détermination inébranlable à trouver les véritables coupables. Chaque erreur de jugement est une trahison de votre noble mission. Nous espérons donc que vous prendrez le soin de mieux étudier la question et d’agir comme il se doit.

Avec un peu de volonté et d’humanisme tout peut s’arranger

crédit photo : dessin/prince-ley

Finalement, le chemin vers la paix et la sécurité à Brazzaville est semé d’embûches. Difficile de dire exactement quand est-ce que ça va s’arrêter, mais il n’est pas impossible à parcourir. En mettant fin aux injustices et en se concentrant sur les véritables criminels, nous pouvons espérer retrouver des rues où il fait bon vivre, où chaque citoyen peut marcher sans crainte. Chacun de nous voudra allez et revenir sans que l’on se demande si nos enfants nous reverront le soir.

Oui ! C’est vrai que j’ai beaucoup de cheuveux, mais ça ne veut pas dire que je suis un bandit. C’est vrai que le chômage est dans chaque maison, mais ce n’est pas une raison pour que vous tuez et dépouillez ceux qui demain pouvaient être une aide pour beaucoup d’entre nous. Avec un peu de volonté, nous pouvons y arriver. Communiquons !

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Commentaires

Massengo Exaucé
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Est-ce que ce ci ne peux pas passer dans les médias ou les journaux télévisés, ou encore nécessité l'intervention d'un journaliste publiera un article à propos?

Rems Hymb
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Un grand merci pour ces mots qui portent voix aux sans voix. Puisse dont nos équipes dirigeantes ainsi que tout congolais, être à l'écoute de cette appel à la raison.

Merci.

Massengo Exaucé
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C'est la vérité, ce qui doit être dit et crié partout dans notre pays.

Je me demande parfois si c'est possible que cette page soit vue par le gouvernement de la république, car, beaucoup de message très important concernant notre pays y figurent.